Algérie: des investissements de 40 milliards USD dans le pétrole et le gaz projetés entre 2022 et 2026 par la Sonatrach




« La plus grosse part sera consacrée à l’exploration et la production, pour préserver nos capacités de production, ainsi qu’à des projets dans le raffinage pour répondre à la demande nationale en carburant », a précisé le PDG du groupe public des hydrocarbures algérien Toufik Hakkar

 

Le groupe pétro-gazier public algérien Sonatrach va investir 40 milliards (mds) de dollars entre 2022 et 2026 dans l’exploration, la production et le raffinage de pétrole et la prospection et extraction de gaz, a indiqué lundi 03 janvier son PDG, Toufik Hakkar.

« Notre plan d’investissement entre 2022 et 2026 est d’environ 40 milliards de dollars dont 8 milliards de dollars en 2022 », a déclaré M. Hakkar à la chaîne de télévision internationale algérienne, AL24 news. Il a précisé que le « tiers de ces investissements » impliquera des partenaires étrangers. « La plus grosse part sera consacrée à l’exploration et la production, pour préserver nos capacités de production, ainsi qu’à des projets dans le raffinage pour répondre à la demande nationale en carburant », a-t-il précisé.

Dans cette interview, le patron du groupe a également annoncé des démarches de la Sonatrach « en vue de son retour en Libye », où elle a suspendu la plupart de ses activités en 2014. Selon M. Hakkar, une délégation du groupe se rendra sur place d’ici la fin février afin de préparer avec son partenaire la NOC, la compagnie nationale libyenne, les « conditions de retour en vue de sécuriser les travailleurs et les équipements ».

M. Hakkar a souligné que le groupe algérien avait « engagé d’importants investissements en matière de prospection de pétrole et de gaz » en Libye et qu’il ne va pas « laisser ces découvertes sans développement ».

Perspectives

Le plan de Sonatrach sur 4 ans prévoit entre autres une raffinerie à Hassi Messaoud (le plus grand gisement de pétrole en Algérie) et une extension de la raffinerie de Skikda (nord-est) destinée à convertir certains dérivés en carburants, a ajouté M. Hakkar.

Sonatrach compte, par ailleurs, mettre en service en janvier le quatrième turbocompresseur du gazoduc Medgaz, qui transporte le gaz algérien vers l’Espagne et le Portugal, selon M. Hakkar. Ce turbocompresseur permettra d’assurer les approvisionnements du marché espagnol conformément aux quantités contractuelles, estimées à 10,5 milliards de m3, et de répondre aux éventuelles demandes de quantités supplémentaires, a-t-il précisé.

Les recettes du groupe ont augmenté de 70% en 2021 grâce à une hausse de 19% de ses exportations en hydrocarbures, a indiqué M. Hakkar, précisant que Sonatrach a exporté pour 34,5 milliards de dollars en 2021 contre 20 mds de dollars en 2020. Il a expliqué que le prix moyen du baril de pétrole était de l’ordre de 70 dollars, mais « la stratégie de Sonatrach se fonde sur un prix de 50 dollars, pour éviter toute fluctuation du marché ».

Quatrième puissance économique du continent africain, l’Algérie est particulièrement exposée aux variations des prix des hydrocarbures du fait de sa dépendance à la rente pétro-gazière, qui représente plus de 90% des recettes extérieures. Le rebond récent du brut a permis de résorber le déficit commercial algérien qui s’est contracté « de 10,504 milliards de dollars fin septembre 2020 à 1,571 milliard de dollars en septembre 2021 », avait indiqué fin décembre la Banque d’Algérie.

En 2011, la Sonatrach avait annoncé un plan d’investissement de 60 milliards de dollars pour la période 2011/2015 afin de renforcer ses capacités de production. Avec l’effondrement des cours du brut à partir de 2014, le groupe avait toutefois réduit ses investissements, qui ont encore été révisés à la baisse après l’éclatement de la pandémie de Covid-19 en 2020 et une nouvelle chute des cours de l’or noir.

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