L’AIE juge utile la production américaine de pétrole de schiste pour maintenir l’offre




Faute d’investissements des producteurs traditionnels de pétrole et en raison des tensions géopolitiques, « nous allons en demander beaucoup trop au pétrole de schiste américain » dans les prochaines années, a affirmé mardi 13 novembre un responsable de l’Agence internationale de l’énergie

 

Le marché de l’or noir va être de plus en plus dépendant de la production de pétrole de schiste des États-Unis, faute d’investissements des producteurs traditionnels de pétrole et en raison des tensions géopolitiques, s’est inquiétée mardi 13 novembre l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

« Même si nous n’augmentons pas notre demande d’un pouce dans les 25 prochaines années, nous aurions tout de même besoin d’investir pour garder la production à son niveau actuel », a rappelé Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, qui juge par ailleurs que la demande ne devrait pas arrêter d’augmenter dans les années à venir.

Résultat, « nous allons en demander beaucoup trop au pétrole de schiste américain », a affirmé Tim Gould, en charge de la recherche sur l’offre et l’investissement pour l’AIE.

« Le marché du pétrole entre dans une nouvelle ère d’instabilité et de volatilité », a affirmé M. Birol, lors d’une conférence à Londres, qui estime que « les capacités de production non utilisées sont de plus en plus faibles par rapport à il y a quelques mois ».

M. Birol s’est ainsi félicité de l’augmentation de la production des géants que sont l’Arabie saoudite et la Russie, et estime que le marché est sorti de la « zone rouge » qu’il avait dénoncé en octobre, lorsque les prix du baril dépassaient les 85 dollars, menaçant selon lui la croissance de la demande et l’économie des pays émergents.

Mais les capacités traditionnelles de production non utilisées s’épuisent avec cet effort, et l’instabilité du marché est nourrie selon l’AIE par les sanctions américaines contre l’Iran, dont la sévérité reste à établir alors que des exemptions temporaires ont été accordées.

Dans ce contexte, l’AIE craint que le manque d’investissements dans de nouvelles sources de pétrole traditionnel ne conduise le marché à un déficit de l’offre. Sans nouveaux investissements, la production devrait selon l’Agence baisser de 8% par an en moyenne d’ici 2025, en raison de l’épuisement des puits en cours d’exploitation.

Les producteurs américains, qui ont révolutionné le marché de l’or noir dans les dernières années avec leurs puits de pétrole de schiste, auraient besoin de continuer leur croissance effrénée pour voir leurs nouvelles extractions représenter l’équivalent de la production russe, un des trois pays au monde capable d’extraire plus de 10 millions de barils par jour.

« C’est un défi de taille », a euphémisé M. Birol. « Ce n’est pas impossible, mais c’est en tout cas du jamais vu sur le marché du pétrole », a-t-il ajouté.

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