Le gouvernement a décidé d’obtenir des informations sur « le coût » et la « durabilité » d’un tel programme, selon un communiqué du ministère de l’Énergie publié le 14 juin
L’Afrique du Sud a engagé des discussions avec l’industrie nucléaire civile en vue de la relance des projets d’électricité dans le domaine, pour un programme de 2 500 mégawatts de capacités, a annoncé le ministère de l’Énergie dimanche, 14 juin.
La principale source d’électricité de l’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, est le charbon. Mais ses centrales à charbon sont vieillissantes et mal entretenues, provoquant depuis deux ans des pannes d’électricité à répétition qui handicapent gravement l’activité économique du pays, en récession.
Dans ce contexte, le gouvernement a décidé d’obtenir des informations sur « le coût » et la « durabilité » d’un programme nucléaire de 2,5 GW de puissance.
Les partenaires intéressés sont appelés à se faire connaître auprès des autorités sud-africaines. « Compte tenu du long délai de production d’une nouvelle capacité nucléaire, une planification en amont est nécessaire pour sécuriser l’approvisionnement en énergie » de l’Afrique du Sud, a ajouté le ministère de l’Énergie.
L’Afrique du Sud est le seul pays du continent à avoir une énergie nucléaire civile. Ses deux réacteurs de la centrale de Koeberg (sud-ouest), en service depuis plus de 30 ans, ont une puissance cumulée de 1 860 mégawatts et satisfont environ 4% des besoins électriques du pays.
L’ex-président sud-africain Jacob Zuma, contraint à la démission en 2018, avait lancé un projet pharaonique de six à huit nouveaux réacteurs d’une capacité totale de 9 600 MW. Mais son prix estimé, supérieur à 1 000 milliards de rands, soit environ 52 milliards d’euros, faisait polémique dans un pays à l’économie fragile depuis une décennie. Plusieurs pays, dont la Russie, la France, la Corée du Sud et les États-Unis, s’étaient à l’époque mis sur les rangs.