Addax Petroleum fermera ses bureaux de Genève le 07 décembre




La filiale de la société pétrolière chinoise Sinopec avait fait l’objet d’une enquête du parquet de Genève entre février et juillet 2017, pour corruption d’agents étrangers au Nigéria, avant d’accepter de payer 31 millions de dollars à titre de réparation

 

Addax Petroleum va effectivement fermer ses bureaux de Genève (Suisse) le 07 décembre prochain, en se séparant de 174 employés, rapporte le site letemps.ch.

La société pétrolière avait annoncé la mesure le 07 août indiquant que cela concernait également ses bureaux à Aberdeen (Ecosse) et à Houston, (États-Unis).

La filiale de la firme chinoise China Petrochemical Corporation (Sinopec Group) avait fait l’objet, entre février et juillet 2017, d’une instruction du parquet de Genève pour des faits supposés de “corruption d’agents publics étrangers” en lien avec des paiements suspects de plusieurs dizaines de millions d’euros au Nigéria.

Le cabinet d’audit Deloitte S.A. – à l’origine de l’enquête ouverte contre Addax Petroleum – dans une lettre confidentielle datée du 18 novembre 2016 et adressée aux membres du Conseil d’administration de Sinopec, avait relevé un trou de 100 millions de dollars, versements pour lesquels elle n’avait pas trouvé d’explications satisfaisantes.

D’après le journal suisse Le Temps, qui a relayé le document intégral sur son site le 21 novembre 2017, il s’agit de deux paiements suspects vers le Nigeria pour 20 millions de dollars de «dépenses juridiques» auprès d’avocats et 80 millions de dollars de frais d’ingénierie à une société, frais liés à deux plateformes d’exploitation pétrolière. Des paiements jugés “excessifs” par rapport à la nature des travaux réalisés.

Le cabinet Deloitte, dont le contrat a été résilié suite à son refus de certifier les comptes d’Addax, révélait aussi dans le même document qu’au moins une demi-dizaine de cadres avaient alerté sur la nocivité de ces paiements, avant d’être amenés à quitter l’entreprise.

Le parquet de Genève avait lancé une instruction en février 2017; instruction classée quatre mois plus tard, en juillet, suite à la décision d’Addax de payer 31 millions de dollars à l’Etat de Genève à titre de réparation. La société avait reconnu des manquements et déficits organisationnels; et la Justice avait indiqué pour sa part qu’elle n’avait pas pu établir d’ “intention délictueuse” dans les paiements, qui n’étaient pas “suffisamment documentés”.  

“Les paiements suspects ont eu lieu, sans explication cohérente ou plausible. Mais pour affirmer qu’ils ont fini dans les poches de fonctionnaires, il fallait obtenir la coopération du Nigeria. C’était cela l’obstacle, la difficulté de cette enquête”,  a confié le magistrat qui a suivi l’affaire, Yves Bertossa, au journal suisse le Temps.

Sinopec Group, sur son site web, se présente comm la plus grande société de raffinage de pétrole en Asie et la troisième au monde.

Le groupe est par ailleurs le deuxième producteur de pétrole et de gaz en Chine et troisième société la plus importante au monde par son chiffres d’affaires selon le Fortune Global 500.

En Afrique, Sinopec, à travers Addax Petroleum, possède des bureaux à Lagos et Abuja (Nigéria), Port Gentil et Libreville (Gabon) ainsi que dans la ville de Douala (Cameroun).

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