Il faut 72 jours pour obtenir un raccordement à l’électricité en Afrique du Nord contre 112 jours en Afrique subsaharienne (Doing Business 2019)




L’Afrique subsaharienne demeure la région du monde la moins performante dans ce domaine, selon la 16e édition du rapport de la Banque mondiale qui mesure la facilité à faire les affaires dans 190 économies. Exhaustif

 

En Afrique subsaharienne – région qui abrite 48 des 54 pays du continent africain – il faut en moyenne 112 jours et 5,2 procédures pour obtenir un raccordement à l’électricité contre 72,4 jours et 4,7 procédures pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), révèle le rapport Doing Business 2019 du Groupe de la Banque mondiale.

En Asie de l’Est et Pacifique – région la mieux classée dans cet indice qui compare les réglementations encadrant les affaires dans 190 économies du monde -, il faut 65 jours et 4,3 procédures. Après l’Afrique subsaharienne, les moins bons résultats dans le domaine sont enregistrés en Europe et en Asie centrale : 110,3 jours et 5,3 procédures.

Le raccordement à l’électricité est l’un des 11 domaines que mesure l’indice Doing Business – indice publié régulièrement depuis 2003 – qui classe 190 pays par rapport à la facilité de faire des affaires à l’intérieur de leurs frontières.

« Cet indicateur enregistre toutes les procédures, les délais et le coût nécessaires pour qu’un entrepôt nouvellement construit obtienne un raccordement permanent à l’électricité. En outre, l’indicateur évalue l’efficacité du processus de connexion à travers la fiabilité de l’alimentation en électricité et la transparence des tarifs et du prix de l’électricité. La plus récente collecte de données a été achevée en juin 2017 », précise la Banque mondiale.

L’édition 2019 du Doing Business, publié le 31 octobre dernier, recommande aux pays qui n’en sont pas pourvues de mettre en place des normes sur le matériel électrique, les installations et la qualité même d’électricien professionnel. Ces normes, établies pour la sécurité publique, “font aussi sens” du point de vue économique, soulignent les auteurs du rapport.

La qualité du réseau électrique et des installations permet aux entreprises d’éviter des incendies, qui peuvent parfois occasionner des dommages importants et contraindre à l’arrêt de la production. La réglementation seule n’est pas suffisante, le respect de la loi est tout aussi important, rappelle le rapport. En outre, la Banque mondiale met en garde les fournisseurs d’électricité – publics et privés – contre la hausse des tarifs d’électricité qui peut aussi saper la productivité. Dernier point à souligner et non le moindre : l’approvisionnement régulier en électricité sans coupures intempestives.


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Pour rappel, l’indice Doing Business mesure chaque année les réformes menées dans 11 domaines : création d’entreprise, obtention d’un permis de construire, raccordement à l’électricité, transfert de propriété, obtention de prêts, protection des investisseurs minoritaires, paiement des taxes et impôts, commerce transfrontalier, exécution des contrats, règlement de l’insolvabilité et réglementation du marché de l’emploi.

En ce qui concerne l’Afrique subsaharienne, la Banque mondiale salue de manière globale le nombre de réformes menées en 2017/2018, soit au total 107 réformes, contre 83 l’année précédente. « La plupart des réformes se sont concentrées sur l’amélioration de l’exécution des contrats », expliquent les auteurs du classement Doing Business.

« La région enregistre de mauvais résultats pour le raccordement à l’électricité et le commerce transfrontalier. Une entreprise doit par exemple débourser 3 456,5 % du revenu par habitant en moyenne pour un raccordement au réseau, contre 1 229 % dans le monde », ajoutent-ils.

La situation est bien différente dans la zone MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). La région a mené 43 réformes en 2017/2018, contre 29 l’année précédente. Et c’est dans les domaines du raccordement à l’électricité, du transfert de propriété et du paiement des taxes et impôts que « la région affiche ses meilleures performances ».

Sur le domaine de l’électricité dans la zone MENA, le rapport indique pour illustration qu’il faut « en moyenne 72 jours pour obtenir un raccordement à l’électricité, soit cinq jours de moins que dans les économies à revenu élevé de l’OCDE (77 jours en moyenne). Ce sont les EAU [Emirats arabes unis, NDLR] qui obtiennent le meilleur score régional dans ce domaine, avec 10 jours seulement », notent les auteurs du rapport.

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