Niger/Uranium: situation « très préoccupante » pour la Cominak, filiale du groupe français Orano (ministre des Mines)




L’entreprise « pourrait à terme fermer », a dit Hassane Barazé, le ministre nigérien des Mines, répondant à un parlementaire le 11 mai, sur la situation de cette mine souterraine exploitée dans le nord désertique du Niger

 

La Cominak, une des deux filiales nigériennes du groupe français Orano « pourrait à terme fermer » en raison de prix de l’uranium très bas et aussi de coûts de production élevés, a prévenu samedi 11 mai le ministre des Mines du Niger devant les députés.

« La situation de la Cominak est très diffcile, très préocupante, et pourrait à terme fermer », a dit Hassane Barazé, le ministre nigérien des Mines, répondant à un parlementaire sur « la fermeture » de cette mine souterraine exploitée depuis 1978 dans le nord désertique du Niger.

« Quand on prend le cas de la Cominak (…) les réserves s’épuisent et très chers à exploiter surtout avec des conditions des prix (d’uranium) très bas », a expliqué le ministre.

Le prix spot de l’uranium « tourne autour de 35 000 FCFA à 36 000 FCFA » (53,3 euros à 54,8 euros), « alors que les coûts de production de la Cominak tournent autour de 49 000 FCFA à 50 000 FCFA (74 euros à 76 euros) », a-t-il souligné.

Selon le ministre, la Cominak « vit » déjà avec « un découvert de 12 milliards FCFA (plus de 18 millions d’euros) accordés par des banques ». Elle avait « clôturé l’exercice 2017 avec une perte nette de 16 milliards FCFA (24,3 millions d’euros) » et pour 2018 une perte d’« au moins 17 milliards (25,9 millions d’euros) ».

En 2019, elle « va clôturer certainement avec un trou de 8 milliards (12 millions d’euros) dans sa trésorerie », a pointé le ministre Barazé.

Un relèvement des prix de 40 000 FCFA (60 euros) à 45 000 FCFA (68 euros), négocié entre les présidents nigériens et français, avait « permis à la Cominak de ne pas fermer en 2018 », a révélé le ministre Barazé.

Pour « assurer la viabilité » des deux filiales nigériennes (Cominak et Somaïr), Orano avait pris en 2017 des mesures drastiques d’économie, dont plusieurs centaines de licenciements et « des réductions progressives de production ».

L’uranium nigérien représente un tiers de la production totale d’Orano qui exploite l’uranium depuis 50 ans dans le nord du Niger.

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