Afrique/Production de l’énergie: favoriser les petits producteurs locaux indépendants




Par la Banque africaine de développement (BAD)

 

L’Afrique est incroyablement riche en sources d’énergie primaire renouvelable. Elle possède suffisamment de sources d’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique pour alimenter tout le continent et faciliter le développement économique de l’ensemble des pays. Malheureusement, au cours de la dernière décennie, ces ressources précieuses ont été mal utilisées. En 2017, les deux tiers de la vaste population de l’Afrique (600 millions de personnes environ) n’avaient pas accès à l’électricité selon les estimations, et seulement sept pays du continent africain affichaient un taux d’accès supérieur à 50 %.

L’accès universel à l’énergie est une condition essentielle pour le développement : il est indispensable pour alimenter les infrastructures assurant l’approvisionnement en eau et les services de télécommunication, ainsi que pour améliorer les services de santé et d’éducation, qui, à leur tour, ont un impact positif sur le développement des zones rurales en encourageant la création de nouvelles entreprises et d’emplois.

Le mardi 4 décembre 2018, à Katowice, en Pologne, au Pavillon de la Banque africaine de développement dressé au sein du sommet de l’ONU sur le climat (COP24) , les experts se sont penchés sur les moyens de débloquer des financements commerciaux pour la production à petite échelle d’énergies renouvelables en Afrique.

« L’énergie en elle-même n’est pas l’objectif final des membres des communautés locales. L’énergie, pour eux, est le déclencheur qui fait bouger les choses », a déclaré lors de la table ronde Dean Cooper, responsable du développement des marchés du secteur de l’énergie chez SNV, une organisation de développement international à but non lucratif basée aux Pays-Bas.

Même si la capacité de production d’électricité traditionnelle connectée au réseau progresse lentement sur le continent via les grandes centrales électriques, il est aujourd’hui impératif de favoriser les petits producteurs locaux indépendants et de créer des alternatives dans un espace énergétique « décentralisé ». Un approvisionnement en énergie accessible, fiable et bon marché pour tous est le moyen d’assurer le développement social et économique, et cela doit se faire rapidement.

La Banque africaine de développement s’est attaquée au déficit d’investissement dans l’énergie en Afrique. En 2016, elle a approuvé une enveloppe de 100 millions de dollars pour la constitution d’un fonds pour la Facilité d’inclusion énergétique, une plate-forme de financement de 500 millions de dollars en faveur de la production d’énergies renouvelables à petite échelle, dont le but est d’apporter un financement par emprunt aux créateurs de microprojets et aux acteurs énergétiques axés sur les solutions hors réseau. Ce programme a été considéré comme un grand pas en avant pour la Banque africaine de développement, dans le respect de ses engagements en matière d’accès à l’énergie par le biais des énergies vertes décentralisées dans le cadre de son New Deal pour l’énergie en Afrique.

« Nous avons démarré en 2012 avec le Fonds des énergies durables en Afrique, une initiative multi-bailleurs offrant du capital-risque et une assistance technique pour les petits projets d’énergies propres de diverses configurations », a déclaré João Duarte Cunha – responsable des initiatives et des partenariats ayant trait à l’énergie à la Banque. Et d’ajouter : « Ce que nous avons appris avec ces projets, c’est qu’il faut un environnement favorable pour les mener à bien. Beaucoup reste encore à faire dans les pays et avec leurs décideurs. Pour la mise en œuvre des programmes d’intensification de la production d’énergie, nous avons accru notre soutien aux pays susceptibles d’attirer massivement les investisseurs privés, en tirant parti des relations étroites que nous entretenons avec les gouvernements africains et de notre crédibilité auprès de la communauté des investisseurs. »

La Banque africaine de développement s’est également engagée à investir sur ses fonds propres 12 milliards de dollars d’ici à 2020 et à mobiliser 50 milliards de dollars supplémentaires dans le cadre de sa stratégie d’approvisionnement en énergie sur le continent, qui se concentre de plus en plus sur le déploiement de solutions mettant en œuvre les énergies propres. En facilitant le dialogue entre les parties prenantes à même de modifier le paysage énergétique africain, la Banque met en place les meilleures bases possibles pour multiplier les investissements du secteur privé dans le secteur énergétique africain et offrir un accès universel à l’énergie.

 


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